samedi 19 décembre 2009

Les Vautours qui se font de l'argent avec la Machine à Expulser

Avant de vous assommer avec des listes fastidieuses de
vautours trouvées dans le domaine public (presse, rapports
d’ONG, Journal Officiel, tracts, rapport de la Cour des
Comptes) et compilées par thème, nous avons décidé de vous
engloutir de quelques dates historiques sur la banalité des
camps, puis de brèves données juridiques et techniques sur
le dispositif actuel.

Nous avons effectué cette petite recherche maintenant, parce
qu’il nous semblait notamment important de reprendre le fil
d’activités passées (campagne Bouygues en 2003 ou Ibis, pour
celleux qui lisent comme nous les vieux papiers), tout en se
donnant les possibilités de les dépasser à la fois dans l’espace
–par la multiplicité des cibles–, et dans le temps –par leur côté
permanent.

Si on veut un prétexte pour s’intéresser de près à la question,
précisons simplement que se battre contre la «machine à
expulser» peut offrir une perspective commune à beaucoup
d’exploités et d’enragés : lutter contre un monde qu’on ne
veut pas intégrer et qui nous offre une place toujours plus
étroite (à travers des boulots de galériens, des logements
pourris, une survie extralégale misérable et l’enfermement)
entre le bâton et l’enclume.

Et puis, il y aussi une autre motivation, plus immédiate, pour
utiliser cette liste : fin janvier 2010 se tiendra le procès des
10 inculpés de Vincennes, accusés d’avoir cramé le centre de
rétention en juin 2008. Et c’est pas tous les jours que brûle
entièrement une prison, camarades...
Reprenons l’initiative dès maintenant, et que chacunE ajoute
son propre contenu aux actions qu’ille choisira d’entreprendre
!
A) Quelques données pour situer le schmilblik
 Un peu d’histoire


La création de camps contre des populations indésirables
sur simple décision administrative a déjà une longue histoire
dans ce pays.
Sans même aller faire un tour dans les horreurs de la colonisation,
c’est véritablement sous la IIIe République, issue
du massacre de la Commune de Paris, que se déploie le dispositif des
camps. Une première expérimentation est d’abord faite sur
les soldats-colonisés internés en métropole après la Première
guerre mondiale. Puis vint le tour de la législature issue du
Front Populaire, avec des responsables radicaux-socialistes,
(Edouard Daladier comme président du Conseil et Albert
Sarraut comme ministre de l’Intérieur) à sa tête. Les lois
du 14 mai 1938 instituent alors amendes et prison pour tout
étranger qui aurait pénétré irrégulièrement sur le sol français
(idem pour ceux qui les aident). Le 12 novembre 1938 passe
ensuite un décret-loi sur la police des étrangers, décret qui
institue «des centres spéciaux où [cette catégorie d’étrangers
indésirables] fera l’objet de la surveillance permanente que
justifient leurs infractions répétées aux règles de l’hospitalité».
Le premier «centre spécial de rassemblement» ouvre ainsi
ses portes à Rieucros (Lozère) le 21 janvier 1939. Puis vint le
tour des «camps de regroupement» d’Argelès, Saint-Cyprien,
Barcarès, Amélie-les-Bains, Arles-sur-Tech, Vernet-d’Ariège
ou Prats-de-Mollo, dont les barbelés se refermeront sur plus
de 200 000 Républicains et révolutionnaires espagnols de
février à avril 1939.
Précisons aussi qu’une partie de ces camps sera créée dans
les colonies françaises d’Afrique du Nord, où 30 000 Espagnols
et réfractaires finiront dans des conditions plus infâmes
encore (camp Morand près de Boghari, Médéa, Djelfa, Hadjerat
M’Guil, Ain el-Ourak en Algérie, Bizerte ou Maknassy
en Tunisie,...).
Le 18 novembre 1939, un nouveau décret-loi fait passer le
pouvoir d’interner de l’autorité judiciaire à l’autorité administrative,
et des centaines de nouveaux camps s’ouvrent
(de quelques dizaines d’internés ici ou là jusqu’à Gurs et ses
18 000 personnes dans 428 baraques, ou «Les Milles» près
d’Aix-en-Provence et ses 3000 internés, dont de nombreux
réfugiés et antifascistes allemands). Enfin, après l’armistice
de juin 1940 entre la IIIe République et le IIIe Reich, la loi
du 4 octobre 1940 confiera aux Préfets le pouvoir d’interner
«les étrangers de race juive».
S’ouvriront alors les tristement célèbres «camps de transit»
à partir de 1941 (Pithiviers, Beaune-la-Rollande, Jargeau,
Drancy,... parfois construits avant) qui serviront à interner
opposants allemands, nomades, prostituées, réfractaires au
STO (Service du Travail Obligatoire), «individus dangereux»
(dont les «politiques») et juifs.
C’est de ces camps bien français que nombre d’internés
seront déportés vers les «camps d’extermination» du IIIe
Reich.
Enfin, et jusqu’en 1952, près de 20 000 travailleurs Vietnamiens
et Indochinois resteront quant à eux internés dans
de véritables «camps de travail» gardés par des militaires,
servant de main d’oeuvre réquisitionnée d’office pour cette
chère «reconstruction nationale».

Qu’ils soient d’ «internement», de «regroupement», de «concentration
», de «transit», de «travail» ou de «rétention», les
camps comme dispositif administratif pour mettre à l’écart,
punir, contrôler, faire travailler ou tout simplement mater les
étrangers (ou les «réfugiés», ou les «évacués», ou les habitants
d’une zone en cas d’accident nucléaire, de catastrophe
écologique ou sanitaire...) sont donc un dispositif constant et
éprouvé de toute politique étatique de gestion des populations.


 Les lois qui régissent la rétention actuelle

La prison clandestine pour «travailleurs immigrés» située
dans un vieux hangar d’Arenc à Marseille, créée en 1964,
commence à faire scandale à partir de 1975. D’autres existent
au Havre, à Bordeaux ou à Paris. Il s’agit officiellement
d’un «centre d’hébergement», un camp que le gouvernement
va tenter de légaliser en 1978 par des circulaires et décrets,
bientôt retoqués. Finalement, c’est la loi n°81-82 du 2 février
1981 (sous le dernier gouvernement de droite avant Mitterrand)
qui officialisera la «privation de liberté de l’étranger
sur décision administrative»
, privation auparavant cachée,
«hors-la-loi» ou sous des prétextes alambiqués (comme avec
la notion de «trouble à l’ordre public», etc.). Aussitôt créé, ce
statut spécial sera entériné par la première majorité de gauche,
avec la loi Questiaux n°81-973 du 29 octobre 1981 qui confie
à l’autorité judiciaire le soin de décider de la reconduite à la
frontière
(le 35bis). La décision redevient administrative en
1986 sous la droite (loi Pasqua), définitivement confirmée
par la gauche en 1989 (loi Joxe). Depuis, les dispositions des
procédures de reconduite et de rétention ont été récapitulées
dans un «Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit
d’asile» (Ceseda)
, créé par l’ordonnance n° 2004-1248 du 24
novembre 2004 et entrée en vigueur le 1er mars 2005.

Les centres de rétention administrative (CRA) ont donc été
créés le 5 avril 1984 par la gauche, sur décision du Premier
ministre, et mis en place par le biais de simples circulaires. La
liste des camps de rétention s’allongera par la suite de 12 à 26
(fixée par arrêté), tandis que le délai maximum de rétention
passera succesivement de 2 jours à 7 jours, puis 10 (loi Pasqua
de 1993) puis 32 jours (loi Sarkozy du 26 novembre 2003).
En métropole, la durée moyenne de rétention effective dans
les CRA qui s’établissait autour de 5 jours jusqu’en 2003 est
passée à 10,34 jours en 2008 (mais 18 jours à Vincennes avant
son incendie de juin). Le nombre de retenus qui était de 24
501 en 2002 a augmenté de manière continue pour atteindre
34 592 en 2008 (et le nombre de «mesures d’éloignement»
prononcées de 16 406 à 101 539 !). Aujourd’hui, la fixation
par l’Etat de quotas toujours plus élevés maintient la pression
vers le haut.

Si la capacité physique d’accueil de chaque CRA a fait l’objet
d’une limitation à 140 par le décret du 30 mai 2005, le nouveau
camp de Mesnil-Amelot, en construction à environ deux
kilomètres du centre actuel, devrait avoir une capacité totale
de 240 personnes (2 fois 120 places), tandis que Vincennes
comptait de la même façon (avant l’incendie de juin 2008) un
CRA 1 et un CRA 2 de 140 places chacun. Depuis, et pour
tenter de contenir les révoltes collectives, il est envisagé de
limiter la capacité des CRA à moins de 80 places, avec des
unités plus petites, modulaires et indépendantes (exemples
de Coquelles, Rennes et du futur Vincennes).

Plus récemment, une « directive retour » adoptée par le
Parlement européen le 18 juin 2008 fixe les conditions communes
de rétention et de reconduite des immigrés illégaux
dans l’Union : la durée administrative de rétention passe
désormais à six mois maximum... avec toutefois la possibilité
de l’allonger à 18 mois (elle est actuellement de 32 jours en
France, 60 jours en Espagne, 60 jours au Portugal, 3 mois en
Grèce, 6 mois en Italie, 18 mois en Allemagne, 20 mois en
Lituanie, 36 mois à Chypre, et sans limite théorique dans plusieurs
Etats comme le Royaume-Uni, la Grèce, les Pays-Bas
et le Danemark).

 Le dispositif des CRA

« Au 31 décembre 2008, il y avait 22 CRA en France métropolitaine,
dont un (Nantes) était fermé pour travaux. Les 21 centres
ouverts disposent de 1 515 places. Quatre centres étaient
opérationnels outre-mer pour une capacité de 144 places. Au
total, la France dispose de 26 centres (dont 25 opérationnels)
pour une capacité de 1 659 places. Ces différents centres sont
d’une grande diversité. Leur taille varie en métropole de 24
places à Bordeaux à 140 au Mesnil-Amelot.

Le parc immobilier
utilisé est très hétérogène : anciennes casernes (Hendaye),
ancien hôtel (Lyon), bâtiments neufs (Palaiseau, Marseille..),
palais de justice (Paris), hôtels de police (Bobigny, Bordeaux),
locaux ad-hoc (Mesnil-Amelot, Vincennes)… Même si tous
les centres de rétention administrative ont en principe une
vocation nationale (article 3 du décret de 2005), la population
qu’ils accueillent provient d’interpellations d’origine variable,
pour certains effectuées pour l’essentiel dans leur département
d’implantation (ex : Bobigny), pour d’autres dans leur région
(ex : Lyon) ou enfin dans toute la métropole (ex : Mesnil-Amelot).
»
[La gestion des centres et des locaux de rétention administrative
(exercices 2006 à 2008), Communication de la Cour des comptes
à la Commission des finances du Sénat, juin 2009]
Le Comité interministériel de contrôle de l’immigration a
adopté le 27 juillet 2005 un plan triennal d’extension de la
capacité des places de rétention, fixant un objectif de 2 700
places
au 1er juin 2008 (contre 943 à l’époque). L’exécution
de ce plan triennal a fait passer la capacité d’hébergement
en métropole de 943 places en juin 2005 à 1 515 fin 2008 (1
191 gérées par la police nationale et 324 par la gendarmerie
nationale), ou 1 659 en comptant l’outre-mer.

Où sont passées les 1000 places manquantes ? En fait,
l’ouverture de nouveaux centres (Lille, Marseille, Nîmes,
Toulouse, Rennes, Perpignan, Metz, Hendaye) s’est d’abord
accompagnée de la fermeture de ceux ne correspondant plus
aux «normes» (Marseille-Arenc, Saint-Louis, Versailles et locaux
réservés aux hommes du palais de Justice de Paris). Les
révoltes et incendies successifs au CRA de Vincennes ont, en
plus, réduit les capacités globales de rétention de 280 places.
Un bâtiment de 60 places y a été ouvert dès 2008, ce qui
aboutit au 31 décembre 2008 à une diminution de capacité de
220 places. Enfin, une partie du programme a pris du retard
(extension de Metz, nouveaux centres de Mesnil-Amelot) ou
a été annulé (Orly 136 places, Nanterre 30 places, Roissy 96
places).
Dernier détail technique, le Conseil de modernisation des
politiques publiques du 4 avril 2008 a décidé de transférer
la responsabilité administrative de la totalité des CRA à la
seule PAF (Police Aux Frontières) : de janvier 2008 à février 2009, neuf CRA gérés
par la sécurité publique lui ont été transférés, puis ce sera au
tour des cinq CRA sous gestion de la gendarmerie nationale
entre 2009 à 2011. Les CRA de Paris-dépôt et Vincennes restent,
pour le moment, sous gestion de la préfecture de police
de Paris.

 Le coût des incendies

Bordeaux, 19 janvier 2009 : « Incendie du CRA : les dégâts
sont importants, en particulier dans l’entrée et dans deux
chambres, et le CRA est inutilisable. Depuis cet incendie, les
retenus sont transférés au CRA de Toulouse, ce qui entraîne
des coûts d’escorte considérables.
Pour l’avenir, trois solutions sont possibles : la remise en l’état
à l’identique (coût 800 000 euros, délai de travaux 8 mois)
, une
remise en état avec la création d’un accueil plus vaste et d’un
réfectoire, ce qui exige une réduction du nombre de places de
24 à 20 (coût 1,5 millions d’euros, délai de travaux un an), ou
la construction d’un nouveau CRA près de l’aéroport de Mérignac
(coût 5 millions d’euros, délai de travaux 3 ans) ». Le choix de
reconstruire à l'identique, donc solution N°1, a été retenue depuis.


Vincennes : « Des violences se sont manifestées en 2007 et 2008
sous différentes formes : mouvements de protestation, grèves
de la faim collectives, automutilations, incendies. Le début de
l’année 2007 a été marqué par l’incendie partiel du CRA 1, qui
était en cours de rénovation. Le centre a été fermé du 24 janvier
au 26 mars 2007 puis a rouvert alors à 60 places puis à 86. La
capacité totale de 140 a été retrouvée fin novembre 2007. Un
mois après la réouverture à pleine capacité du bâtiment 1, celui-
ci s’embrasait à nouveau à Noël 2007 : révolte des personnes
retenues, manifestations à l’intérieur du CRA, grèves de la
faim, automutilations. A la suite de travaux réalisés en 2007, du
1er janvier au 22 juin 2008, la préfecture de police a disposé de
la pleine capacité des deux CRA. Le 22 juin, des émeutes suivies
d’incendies volontaires ont totalement détruit le CRA 2 et
l’un des bâtiments du CRA 1. Les 248 retenus présents ont du
être évacués et transférés dans d’autres CRA. A compter du 12
décembre 2008, un bâtiment a rouvert avec la capacité définitive
de 60 places. Dans l’attente de la livraison du nouveau CRA
2, une structure provisoire constituée de bâtiments modulaires
sécurisés doit être livrée d’ici juin 2009 et offrira une capacité
d’accueil de 60 places. Ainsi, le site de Vincennes offrira une
capacité d’accueil de 120 places qui sera portée à 180 places en
« régime de croisière » (contre 280 avant l’incendie).

Les dépenses d’investissement liées aux incendies vont donc
représenter un coût total de 20,35 millions d’euros d’ici 2010,
auquel il faut ajouter un quasi doublement des dépenses de
maintenance immobilière entre 2006 et 2008. Le coût total des
investissements réalisés par l’Etat à Vincennes de 2005 à 2010
va donc se monter à 28,69 millions d’euros, soit un montant de
159 400 euros par retenu, ce qui représente, à titre d’illustration,
le coût le plus élevé parmi ceux des CRA neufs ».
[La gestion des centres et des locaux de rétention administrative
(exercices 2006 à 2008), Communication de la Cour des comptes
à la Commission des finances du Sénat, juin 2009]

 Locaux de rétention administrative
et zones d’attente


Si on évoque souvent les Centres de rétention administrative
(CRA), n’oublions pas non plus les autres zones d’où sont
déportés les étrangers : il s’agir des Locaux de rétention
administrative (LRA) et des Zones d’attente.
Quelques précisions,
vu que nous avons également listé des collabos qui y
interviennent.
C’est le Préfet qui peut créer par arrêté, à titre permanent ou
pour une durée déterminée, un local de rétention administrative
(LRA) lorsqu’ « en raison de circonstances particulières,
notamment de temps ou de lieu, des étrangers ne peuvent être
placés immédiatement dans un CRA ». La durée de rétention
en LRA est limitée à 48 heures lorsqu’il existe un CRA dans
le ressort du tribunal administratif ou de la cour d’appel
compétents, ou jusqu’à la date à laquelle il est statué sur les
recours en matière d’appel portant sur la prolongation de
rétention ou à l’encontre de l’APRF, soit au maximum cinq
jours.
A la fin de l’année 2008, on comptait 56 LRA permanents et
28 LRA temporaires :
les LRA temporaires sont constitués
de chambres d’hôtels ou de cellules de gardes à vue dans
des commissariats, tandis que certains LRA permanents ont
une capacité non négligeable (14 places au commissariat de
Choisy-le-Roi, 15 au commissariat de Fort-de-France, 16 au
commissariat de Cergy, 18 à l’hôtel Atlantique à Cherbourg,
22 à la cité administrative de Nanterre).

Les Zones d’attente ont quant à elles été créées, à nouveau
par la gauche, par la loi n°92-625 du 6 juillet 1992 dans les
ports et aéroports, avant d’être étendues aux gares ouvertes
au trafic international (loi du 27 décembre 1994). Il existe
une centaine de Zones d’attente en tout (dont 70 outre-mer),
créés sur simple arrêté préfectoral. 90 % des placements en
Zone d’attente et 96 % des demandes d’asile aux frontières
sont enregistrées dans la seule zone d’attente de l’aéroport de
Roissy, la tristement célèbre Zapi 3.

Enfin, 16 645 étrangers ont été placés en Zone d’attente en
2007, pour une durée moyenne de 4 jours (mais 500 sont restés
plus de 12 jours) sur un maximum de 30 possibles.

B) Les principaux collabos de la machine
à expulser


Les multinationales françaises du BTP construisent la plupart
de ces camps, tout comme ils bâtissent les autres structures
carcérales de cette société, qu’elles se nomment écoles, HLM,
asiles, prisons, villes ou campagnes.
Ces entreprises possèdent de nombreuses filiales, et il peut être
utile pour les curieux bien avisés d’en retrouver toutes les bonnes
adresses près de chez soi.
Une autre piste consiste à rechercher les marques qu’elles possèdent
(par exemple Bouygues et ses boutiques de téléphone)
ou qui les englobent : GTM Multiservices (fournisseur du
CRA de Marseille et de la Zapi 3 de Roissy) ou SOGEA Caroni
(construction du CRA de Lille) sont propriété du groupe
Vinci, qui possède dans son empire parkings souterrains
(Vinci Park, Sogeparc), autoroutes (Cofi route et les ASF), la
gestion des aéroports de Chambéry, Clermont, Grenoble et
Quimper, celle des stades du Mans ou le Stade de France, les
tunnels privés du Prado (Marseille) ou l’Openly (Lyon), le
BTP Campenon Bernard, Freyssinet, etc.

Autre exemple, Gepsa, bien connu comme fournisseur de repas
en prison et CRA, est une branche de Cofely, elle-même
appartenant au groupe GDF-Suez (dont l’empire est vaste).

A chacun donc de continuer ces premières recherches pour
trouver prise sur les collabos de la machine à expulser, car les
adresses fournies ici comptent certainement des correspondants
ailleurs.
Pour commencer à creuser, les rapports aux
actionnaires et les rapports d’activité présents sur leurs sites
(en PDF) sont un bon début, en plus des revues et journaux
spécialisés (Le Moniteur, Les Echos, les annuaires d’entreprises...).
Et pour plus d’adresses encore, tentez aussi le coup sur
Boamp.fr, en mettant le nom de la boîte à la rubrique «résultats
des appels d’offre» (puis lisez ces résultats en détail, y a souvent
leur adresse dans un endroit différent à chaque fois).

 Des constructeurs


CRA construits ou étendus ces dernières années
2003 : Coquelles (janvier)
2004 : Rouen-Oissel (avril)
2005 : Palaiseau (octobre)
2006 : Geispolsheim (extension à 36 places, mars), Marseille-
Le Canet (mai), Toulouse-Cornebarrieu (juin), Lille-Lesquin
(octobre)
2007 : Rouen-Oissel (extension de 34 places, avril), Nîmes-
Courbessac (mai), Metz (provisoire, juillet), Rennes (août),
Lyon St-Exupéry (extension de 25 places, octobre), Perpignan
(décembre)
2008 : Hendaye (mars), Sète (extension de 4 places, novembre)
2009 : Metz (définitif, février)
2010-2011 : construction du Mesnil-Amelot 2 et 3 (deux fois
120 places), réouverture de Vincennes 2 et 3 (deux fois 60
places), Cayenne (extension à 64 places).
 Bouygues : A travers ses différentes fi liales, il a aussi
bien construit ou participé à la construction des centres de
Coquelles (Cirmad Prospectives et Norpac), Palaiseau (OF
Equipement), Rennes (GTB), Marseille-Le Canet (GFC
Construction), Lyon St-Exupéry (GFC Construction), Nîmes-
Courbessac (GFC Construction), Mesnil-Amelot (SCREG).

Mesnil-Amelot : «Construction neuve de deux centres de
rétention administrative. Capacité de l’ensemble à recevoir et
à loger 240 personnes + 255 gendarmes. Construction de 21
bâtiments.»

 Levaux, 7 rue de la Libération, 91 070 Bondoufl e
(Annonce publiée le 4 janvier 2008 - BOAMP n° 1C, Annonce
n° 1120)
Metz : «Construction d’un centre de rétention administrative»
 Demathieu et Bard, 17, rue Vénizélos - B.P. 80330, 57953
Montigny-les-Metz Cedex
(Annonce publiée le 27 août 2007 - BOAMP n° 40C, Annonce
n° 521)
Coquelles (Pas-de-Calais) : pour la construction de ce CRA,
le ministère de l’intérieur a retenu des nouvelles procédures
de financement, soit une location avec option d’achat (LOA)
sur une durée de neuf ans. C’est donc Dexia, le propriétaire,
qui a pris en charge la construction et la maintenance du bâtiment
(soustraitée à Dalkia F.M), moyennant un bail versé
mensuellement.
 Dexia, 2 place Mendes france 59040 lille.
 Des architectes
 Christian Ghigo. 22, Bd de Vauranne. 13800 Istres (CRA
Nîmes)
 Frédérik Rill, 10 Jean-Marie l’Huillier 13800 Istres (CRA
Nîmes)
 C+T Architectures (Roland Carta et Patrick Triacca), 20,
rue Saint-Jacques - 13006 Marseille (CRA Marseille)
 Marc Larivière, 48 rue Jeanne d’Arc, 59 800 Lille (CRA
Coquelles)
 DHA (Douat, Harland et associés) : Anne-Marie Vieilledent,
10 rue du Chevalier de Saint-George, 75001 Paris - Eric
Mathelin, 39 bis rue de Marseille, 69007 Lyon - Sylvain Marchal,
8 rue Massillon, 63000 Clermont-Ferrand - Philippe
Lamy, Bonconseil (Le Haut), 73210 Bellentre) : CRA de
Toulouse-Cornebarrieu
 Pellerin Armel, 9 & 13 Rue de Châteaudun, 35000 Rennes
(CRA de Rennes-St Jacques de la Lande)
 ECDM (Emmanuel Combarel Dominique Marrec), 7
passage Turquetil 75011 Paris : reconstruction du CRA de
Vincennes
 Emmanuel Nebout, 3 rue des trésoriers de la bourse, 34000
Montpellier (CRA de Palaiseau)
 Gille Neveu, 3 rue Barbieux, 59100 Roubaix (CRA de
Lille-Lesquin)
 Des baveux
* «Assurer la représentation de l’Etat pour le compte du Préfet
de Police devant le tribunal de grande instance de Paris et la
Cour d’Appel de Paris dans le cadre des procédures des articles
L 552-1, L 552-7 et L 552-8 du code l’entrée et du séjour
des étrangers et du droit d’asile» :
 Cabinet Judith ADAM-CAUMEIL, 2, avenue de Trudaine,
B.P. 30657, 75423 Paris Cedex 09
 Cabinet Géraldine LESIEUR, 74, avenue Paul Doumer,
75016 Paris
 Cabinet François CORNETTE DE SAINT-CYR, 98, boulevard
de Courcelles, 75017 Paris
 Cabinet Sophie TASSEL, 37, avenue Franklin Roosevelt,
75008 Paris
 SCP CLAISSE et Associés, 22bis, rue Jouffroy d’Abbans,
75017 Paris
 Cabinet Vannina VERSINI, 93, avenue Raymond Poincaré,
75116 Paris
* « Défense des décisions de reconduite frontière prises sur
le fondement des dispositions du II de l’article L. 511-1 du
code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile,
des exécutions des obligations de quitter le territoire prises
sur le fondement des dispositions du I de l’article L. 511-1 du
code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile,
ainsi que des référés des articles L. 521-1 et L. 521-2 du code
de justice administrative et des instances au fond associées » :
 SCP CLAISSE et Associés, 22bis, rue Jouffroy d’Abbans,
75017 Paris
 Cabinet FARTHOUAT, ASSELINEAU et Associés, 7, rue
de la Tour aux dames, 75009 Paris
* « Défendre, devant le tribunal administratif de Paris, les décisions
de refus de séjour assorties d’une obligation de quitter
le territoire français » :
 SCP CLAISSE et Associés, 22bis, rue Jouffroy d’Abbans,
75017 Paris
 SCP ANCELET, DOUCHIN, ELIE et SAUDUBRAY
(ADES), 55, boulevard de Sébastopol, 75001 Paris
* « Défense des décisions prises par le préfet de Police dans
l’ensemble de son champ de compétence devant le juge civil et
de la défense des intérêts de la Ville de Paris devant ce même
juge » :
 SCP NORMAND et Associés, 37, rue Galilée, 75116 Paris
 SCP SAIDJI et MOREAU, 21, rue du Vieux Colombier,
75006 Paris
* « Défense des décisions prises par le préfet de Police devant
les tribunaux administratifs, les cours administratives d’appel
dans les domaines du droit public relevant de la compétence
du Préfet de Police » :
 SCP PEIGNOT - GARREAU, 32, rue Rennequin, 75017
Paris
* « Défense des décisions prises par le préfet de Police et des
intérêts tant de l’Etat que de la Ville de Paris devant la Cour de
Cassation, ceux de la Ville de Paris devant le Conseil d’Etat et
de répondre à des demandes d’avis juridiques spécialisés dans
toutes matières » :
 SCP PEIGNOT - GARREAU, 32, rue Rennequin, 75017
Paris
* « Mission de défense de l’Etat devant le Tribunal Administratif
de Lille et la Cour Administrative d’Appel de Douai
pour le compte de la préfecture du Nord et des préfectures qui
auront placé des étrangers dans le centre de rétention de Lille-
Lesquin » :
 SCP Claisse Associés, 22 bis, rue Jouffroy d’Abbans, 75017
Paris
* « Mission de défense de l’Etat devant les juridictions judiciaires
(Juge des Libertés et de la Détention et Cour d’Appel)
pour le compte de la préfecture du Nord et des préfectures qui
auront placé des étrangers dans le centre de rétention de Lille-
Lesquin » :
 Cabinet Deregnaucourt, 10 rue Armand Carrel, 59008
Lille Cedex
(Sources : Annonce publiée le 9 avril 2009 - BOAMP n° 34C,
Annonce n° 279 & Annonce publiée le 30 juillet 2009 - BOAMP
n° 69C, Annonce n° 374)

 Des fournisseurs


Les trois principaux marchés sont la «Fabrication, stockage
et distribution de repas», le «Nettoyage des paquetages et
du linge personnel des retenus» et le «Nettoyage des locaux
et des surfaces vitrées». On retrouve toutes les combinaisons
dans les appels d’offre : parfois les fournisseurs assument
un contrat, parfois ils emportent l’ensemble en lot groupé, et
certaines fois ils se les sous-traitent entre-eux. Rappelons que
chacun de ces marchés, apparemment plus anodins, représente
plusieurs dizaines de milliers d’euros, et qu’ils sont l’occasion
de profiter à fond : exploitant à bas coût des immigrés d’un
côté (parfois eux-mêmes sans-papiers) et s’engraissant sur les
camps d’un autre.

* Gepsa (Cofely, GDF-Suez) : repas, blanchisserie ou nettoyage
(CRA de Hendaye, Nice, Palaiseau, Paris-dépôt, Vincennes,
Plaisir, Rennes-St Jacques de la Lande, Sète)
 GEPSA, 8-10 rue Henri Sainte Claire Deville, 92 563
Rueil-malmaison
* Avenance (Elior) : repas, blanchisserie ou nettoyage (CRA
de Mesnil-Amelot, Nîmes, Perpignan, Toulouse-Cornebarrieu).
A titre d’exemple, la société Avenance facture le repas
12,23 euros à Lyon, 12,92 euros à Marseille et 11,74 euros à
Palaiseau.
 Avenance Elior - direction régionale Sud-ouest,447, avenue
J Prouvé Cedex 9 B.P. 49038, 30 971 Nimes
* Onet : nettoyage (CRA de Lyon-St Exupéry, Palaiseau,
Paris-dépôt, Vincennes, Perpignan, Plaisir, Rennes-St Jacques
de la Lande)
 ONET SERVICES, 14 rue du Négoce, 31 650 St Orens de
Gameville
 ONET SERVICES,4 rue albert caquot, 66 330 Cabestany
* Exprimm (ETDE, Bouygues) : repas, blanchisserie ou
nettoyage (CRA de Lyon-St Exupéry, Nîmes, Toulouse-Cornebarrieu)
 EXPRIMM, 75 rue de Gerland, 69307 Lyon
 EXPRIMM, 3 rond point des saules CS 20502, 78 286
Guyancourt
 EXPRIMM, 2 rue du Cassé, Parc d’activité du Cassé, 31
241 l’union Cedex
* Sodexho : repas (CRA de Nanterre, Rochambeau-Guyane)
 Sodexho, France Entreprises, 3, avenue Newton, 78 180
Montigny le Bretonneux
 Sodexo, 1 place galilée - immeuble albia, 97310 kourou
Cedex
* Eurest et Scolarest (Compass Group) : repas, blanchisserie
ou nettoyage (CRA de Coquelles, Lille-Lesquin, Nice, Palaiseau,
Paris-dépôt, Vincennes)
 Compass, 200 avenue de Paris, 92 320 Châtillon
* GTM Multiservices (Vinci) : repas, blanchisserie ou nettoyage
(CRA et Zone d’attente de Marseille-Canet). Cette
entreprise assure aussi les repas, la blanchisserie et le nettoyage
dans la zone d’attente de Roissy (Zapi 3), mais aussi la
maintenance immobilière («maintenance immobilière d’une
zone d’accueil sur un terrain de 7500 m2 et service de sécurité
incendie permanent») et le transport des retenus («transfert
de passagers placés en zone d’attente sur la plate-forme et vers
l’extérieur»)
 GTM Multiservices (Vinci), Bruno LOUAPRE, 61 avenue
Jules Quentin, 92 003 Nanterre Cedex
(Annonce publiée le 6 juin 2006 - BOAMP n° 25C, Annonce n°
548)
* Les autres
 L’Alsacienne de Restauration, 2, rue Evariste Galois - B.P.
80010 Schiltigheim, 67 012 Strasbourg Cedex (repas du CRA
de Geispolsheim et Metz)
 SIN et STES, Zone actisud Saint-Jean, 57 130 Jouy aux
Arches (repas, blanchisserie et nettoyage du CRA de Metz)
 Rey Nettoyage, 255 rue Jean Jaures, 73 300 Saint-Jean-de-
Maurienne (nettoyage des locaux de la PAF et du local de
rétention de Modane)
 Société Derichebourg, 6 Allée des Coqulicots, 94 478
Boissy-Saint-Leger (nettoyage du CRA de Nanterre)
 Fer Express, route nationale 9 - les fournils, 66 450 Pollestres
(blanchisserie du CRA de Perpignan)
 C+ NET (nettoyage du CRA de Bobigny)
 Apetito (repas du CRA de Bobigny)
 Poular (blanchisserie du CRA de Bobigny)
 Deca propreté (nettoyage du CRA de Nantes)
 Deschamps (blanchisserie du CRA de Nantes)
 Sud Nettoyage (nettoyage du CRA de Nice)
 Servair (repas du CRA de Rochambeau, Guyane)
 Bordier (repas du CRA de Plaisir)
 Coldis SAS, Zac du plan, 84 320 Entraigues sur Sorgue
(fourniture de produits d’hygiène du CRA de Rouen-Oissel)
 APPBAR, 14 rue du Canal, 76 380 Bapeaume-les-Rouen
(Blanchisserie du CRA de Rouen-Oissel)
 Maintenance industrie, 14 rue d’Annam, 75 020 Paris (Nettoyage
du CRA de Rouen-Oissel)
 Api restauration, 2 rue Linus Carl Pauling, 76 130 Mont
Saint Aignan (repas du CRA de Rouen-Oissel)
 Philéas (repas de la zone d’attente d’Orly dans l’hôtel
Ibis)
 Restauria : repas du CRA de Nantes
(Sources : BOAMP & Rapport rétention 2008, Cimade, septembre
2009)

 Des financiers


Une banque désormais célèbre pour balancer des sans-papiers
aux flics est la BNP. Il se trouve en outre que c’est une des plus
grosses du secteur dans le monde... et donc aussi que ses agences
se trouvent un peu partout.
Sinon, les noms de la Société Générale (à Boulogne et Châtenay-
Malabry, Hauts-de-Seine), du Crédit Lyonnais (à Aulnaysous-
Bois) et du CIC (à Monrouge) sont sortis début octobre
2009 dans la presse pour des histoires identiques. La Poste s’est
de même distinguée pour des cas à Châtellerault et aux Muraux
en novembre 2007, ainsi qu’à Paris depuis longtemps.
(Source : Collectif Cette France-là, La Découverte, mai 2009, pp.
311-312)

 Des négriers


Beaucoup d’agences d’intérim exploitent des sans-papiers,
fermant plus ou moins les yeux sur les photocopies qui font
office de document. C’est tout leur intérêt, vu le fric qu’elles se
font, et le chantage que cela leur permet pour obliger des sanspapiers
à accepter des «missions» de merde avec une flexilibité
maximale (peu d’heures dans une journée, à plusieurs endroits
éloignés, dans des conditions temporales ou de sécurité de
merde, à un poste sous-qualifié,...).
Depuis le 1er juillet 2007, elles ont obligation de faxer aux
préfectures les papiers d’identité des étrangers employés, suite
à un décret du 11 mai 2007. Mais une chose est de faxer plus
ou moins rigoureusement, une autre est de vérifier soi-même
l’identité en faisant le keuf. L’agence d’intérim la plus connue
pour ces pratiques est Adecco (exemple de celle de Laval, en
Mayenne, le 21 décembre 2007).

 Des transporteurs


Ces dépenses concernent le CRA de Marseille pour un marché
de transport maritime des retenus reconduits en Afrique
du Nord (824 866 euros en 2008) et le reliquat pour les CRA
d’outre-mer où les SATPN passent des marchés de transports
maritimes et aériens.

* Carlson Wagonlit Travel (CWT) :
« Prestations d’agence de voyages (billetterie, hôtellerie et
autres prestations) au profi t des services (centraux et locaux),
établissements publics et agents du [ministère de l’Intérieur] et
de [celui de l’immigration], ainsi qu’aux personnes étrangères
aux ministères lorsqu’ils prennent leurs frais en charge. Elles
concernent les déplacements professionnels (missions, stages,
mutations), les voyages de congés bonifi és et les mesures
d’éloignement des étrangers prises en application d’une décision
administrative ou de justice»
 CWT France SAS, 31, rue du colonel Pierre Avia, 75 904
Paris Cedex 15 (Annonce publiée le 21 juillet 2008 - BOAMP n°
58C, Annonce n° 490)
«Transport aérien au depart de la guyane vers toutes destinations
dans le cadre des missions de reconduites à la frontière»
 France business travel Carlson Wagonlit, rocade de zéphyr,
97 300 cayenne (Annonce publiée le 10 septembre 2009
- BOAMP n° 81C, Annonce n° 574)

* Par avion
Toutes les grandes compagnies pratiquent les expulsions, mais
beaucoup se font via Air France (qui accorde aussi (qui accorde aussi des «miles
», c’est-à-dire des points de fi délité dont l’accumulation procure
des billets gratuits, aux keufs de l’escorte) et Air Maroc.

 Aéroport de Paris a cédé à la PAF une salle d’embarquement
dans le terminal 2B de l’aéroport de Roissy, la salle « B
33 », du 26 décembre 2007 au 6 janvier 2008, puis un hangar
de 1600 m2 rempli de tentes dans l’aéroport même de Roissy
(situé dans l’aire sécurisée de l’aérogare 2E), afi n de créer
une «Zapi 4» d’urgence offi cieuse. Cette «Zapi 4» a servi plusieurs
fois en 2008 et est désormais «en sommeil».
«Location d’un aéronef pour les missions de reconduite à la
frontière menées par la DDPAF Guyane»
 Air Guyane, Aéroport Rochambeau, 97 351 Matoury
(Annonce publiée le 9 octobre 2008 - BOAMP n° 81C, Annonce
n° 179)
 Comores Aviation assure trois liaisons hebdomadaires
pour les expulsions vers Anjouan.

* Par bateau

Comanav (Compagnie marocaine de navigation, propriété de
Comarit depuis 2008) pour les ferrys depuis Sète, sur réservation
de billets par Euromer.
«Prestations de transport maritime pour les agents de la police
nationale de Mayotte et autres bénéfi ciaires pris en application
des procédures de non admission ou reconduites à la frontière
»
 Société Générale de Transport maritime (SGTM), Michel
Labourdère, 83 route Nationale, 97600 Mtsapere (Annonce
publiée le 30 juillet 2007 - BOAMP n° 34C, Annonce n° 782)

* Par train
Rappelons que la SNCF se prête volontiers au transport des
prisonniers, jusqu’à intégrer un dispositif physique dans un
compartiment pour attacher les menottes. Après l’incendie du
CRA de Vincennes, une centaine de sans-papiers a été transféré
à Nîmes par TGV. La Police de l’Air et des Frontières se trouve
aussi dans ses locaux en de nombreux endroits, facilitant les
rafles du petit matin ou du soir lorsque les sans-papiers vont
ou rentrent du boulot.

* Par bus
Toutes les entreprises de transport public (ou faisant office de)
travaillent main dans la main avec la flicaille, en particulier
dans les métros et les trams, que ce soit contre les «délinquants
», les «fraudeurs» ou les «sans-papiers» en coorganisant
des rafles.

«Marché relatif aux transferts de retenus du centre administratif
de Palaiseau»
 Cars Nedroma, Zac des radars, 10bis rue Jean-Jacques
Rousseau, 91 350 Grigny (annonce publiée le 27 août 2007 -
BOAMP n°40C, annonce n°773)
«Transport terrestre sur tout le territoire de la Guyane dans le
cadre des missions de reconduites à la frontière»
 S.T.D.T.P (transport rino et fils), 4 rue du bac, 97 320 Saint
Laurent du Maroni (Annonce publiée le 10 septembre 2009 -
BOAMP n° 81C, Annonce n° 574)

 Des caritatifs
Dès l’ouverture des premiers centres en 1984, l’Etat a recherché
un partenaire associatif pour mettre en oeuvre une mission
d’accompagnement social. Selon les responsables mêmes de la
Cimade, les débats internes de l’époque furent vifs entre ceux
qui dénonçaient la collaboration avec une politique d’exclusion
et ceux qui prônaient une attitude plus pragmatique. La
Cimade a finalement accepté cette mission. Depuis 2003, sa
collaboration a fait l’objet de deux marchés successifs avec
appel d’offre, reconductibles deux fois. Contrairement à la
légende des bénévoles, elle salariait 68 personnes à cet effet en
2008 et touchait 3,99 millions d’euros pour sa sale besogne. Le
dernier contrat, arrivé à échéance à la fin de l’année 2008, a
déjà été prolongé deux fois par avenant (6 mois puis 3 mois).
Depuis, après des péripéties judiciaires, ce marché de l’ «assistance
juridique» en rétention a été ouvert à concurrence et est
valable pour 36 mois. Le 16 novembre 2009, le Conseil d’Etat
a validé cet appel d’offre, conservant cinq des six associations
y ayant souscrit.

 CIMADE, 64, rue clisson, 75013 Paris (CRA de Bordeaux,
Nantes, Rennes, Toulouse, Hendaye, Nîmes, Perpignan, Sète,
Mesnil Amelot 1, 2 et 3 )
 Ordre de Malte France, 42, rue des volontaires, 75015 Paris
(CRA de Lille 1 et 2, Metz, Geispolsheim)
 Forum Réfugiés, 24, rue de la baisse, B.P. 71054, 69612 Villeurbanne
(CRA de Lyon, Marseille et Nice)
 France Terre d’Asile, 24, rue marc seguin, 75018 Paris
(CRA de Palaiseau, Plaisir, Coquelles et Rouen-Oissel)
 ASSFAM, 5, rue saulnier, 75009 Paris (CRA de Bobigny,
Paris (palais de justice), Paris 1, Paris 1bis (provisoire), Paris
2 et Paris 3)
(Annonce publiée le 9 juillet 2009 - BOAMP n° 63C, Annonce
n° 774)

 La Croix-Rouge, quant à elle, a par exemple géré le hangar
de Sangatte (Calais) pour le compte de l’Etat jusqu’en 2002,
mais elle le fait aussi dans les centres de rétention en Italie
(Turin, Milan, Rome) ou en Espagne.
En France, elle est présente sur les charters d’expulsés, elle
accompagne l’expulsion des Roms et participe au fonctionnement
de la Zone d’attente Zapi 3 à Roissy (touchant
1,09 millions d’euros pour ce faire). Là, elle y sert aussi d’
«administrateur ad hoc» qui représente les mineurs non
accompagnés «dans toutes les procédures administratives et
juridictionnelles». Et même dans ce cas, elle n’accomplit pas
toujours sa tâche (59 fois sur 226 en 2008), les privant de la
possibilité de demander l’asile, mais surtout elle refuse d’effectuer
pour eux tous les recours lorsqu’ils sont déboutés de
leur demande.

C) Entreprises sous-traitantes qui participent à
la construction des centres (2006-2009)
Bobigny

«Marché de travaux pour les travaux de reprise des désordres
du centre de rétention administrative de Bobigny»
 Reaubat, lot B6, le Pré des Aulnes, ZA des Arpents, 77 340
Pontault-Combault
(Annonce publiée le 2 janvier 2006 - BOAMP n° 1C, Annonce
n° 702)
Coquelles
«Construction du centre de rétention administrative de Coquelles
en 2003»
 Bureau d’étude : Projex, 30 place Salvador Allende 59 650
Villeneuve d’Ascq
 Bureau de contrôle : Socotec, Parc d’affaire Eurotunnel,
62 231 Coquelles
 Coordonateur SPS : Cosmos, 2 bd du Gal Leclerc, 59 100
Roubaix
«Travaux de sécurisation du site abritant l’hôtel de police et le
centre de rétention administrative de Coquelles»
 Portails motorisés : Sobanor, 59 850 Nieppe
 Espaces verts, clôtures, VRD : Colas nord picardie, 62 231
Sangatte
 Electricité : Cegelec, 59 441 Wasquehal
(Annonce publiée le 12 juin 2006 - BOAMP n° 26C, Annonce
n° 620)
Lille
«Construction du centre de rétention administrative de Lille-

 Maître d’ouvrage délégué : OTH (devenue IOSIS en 2006)
nord, 33 av de fl andre, 59705 Marcq en Baroeul
 IOSIS Holding, TSA 30001, 4 rue Dolorès Ibarruti, 93188
Montreuil cedex
 Maîtrise d’oeuvre : BEPTCE HDM, 18 rue Jacques prévert,
59650 Villeneuve d’Ascq
 Bureau de contrôle : Preventec, 30/36 place aux bleuets,
59000 Lille
 Entreprise générale : Caroni construction (Vinci), 274 bd
Clémenceau, 59700 Marcq en Baroeul
(Tract de camarades de Lille, 30 juillet 2006)
Lyon
«Création d’un parking personnel clôturé au centre de rétention
administrative de Lyon Saint-Exupéry (69)»

 Terrassement - V.R.D. - chaussée : Groupement Moulin
T.P. / RMF, 38 petite rue de la Plaine, 38 307 Bourgoin-Jallieu
 Electricité - courants forts - courants faibles : Groupement
INEO Rhône Alpes Auvergne / INEO réseaux sudest
(GDF-Suez), 30 rue de la Poudette, 69 627 Villeurbanne
Cedex
(Annonce publiée le 13 novembre 2006 - BOAMP n° 51C, Annonce
n° 570)
Mesnil-Amelot
«Marché de voirie et réseaux divers et Haute Tension de construction
neuve de deux centres de rétention administrative»

 SCREG (Bouygues) : 6 rue Galilée, Quartier Europe, 78
280 Guyancourt
 INEO INFRA (GDF-Suez)
 Clotûre Saniez : Agence Ile de France, 21, avenue de
Montboulon, 77165 Saint-Soupplets
Siège Social, 20, rue de l’abbaye, 59730 Solesmes
 AGRIGEX Environnement (Groupe Segex) : 4, bd Arago,
91 320 Wissous
(Annonce publiée le 4 janvier 2008 - BOAMP n° 1C, Annonce
n° 1121)
Nanterre
«Centre de rétention administrative de Nanterre, marché de
maîtrise d’oeuvre»

 Damon-Gamboa, 18, rue de Tivoli, 31000 Toulouse
 BETCI, 7, rue Paul-Dautier, Vélizy
(Annonce publiée le 23 janvier 2006 - BOAMP n° 5C, Annonce
n° 748)
Orly
«Mission d’assistance à la maîtrise d’ouvrage (économiste de
la construction) de l’opération de la construction du centre de
rétention administrative et de la zone d’attente d’Orly»

 Cabinet Becquart, 90 rue Jean-Jaurès, 59280 Armentières
(Annonce publiée le 27 février 2006 - BOAMP n° 10C, Annonce
n° 415)
«Mission d’assistance à la maîtrise d’ouvrage de l’opération de
la construction du centre de rétention administrative et de la
zone d’attente d’Orly»
 Coordination SPS : Apave Parisienne, 13-17 rue Salneuve,
75854 Paris cedex 17
 Contrôle technique : Batiplus, 91 rue Ledru-Rollin, 75011
Paris
 Mission SSI : Coforsec, route Ty Soul, 29810 Plouarzel
(Annonce publiée le 9 janvier 2006 - BOAMP n° 2C, Annonce
n° 1360)
Palaiseau
«Construction d’un centre de rétention»

 BET structure : Ar-C atelier (Pierre Rigaudeau et Philippe
Coeur), 35 rue Gandon, 75 013 Paris
 Ingénieur URD et économiste : Jean Olives, 16 bis rue
Desmares, 34 000 Montpellier
 Bureau contrôle : APAVE, Agence IdF sud, Immeuble
Mazière, Rue R. Cassin, 91 033 Evry cedex
 Coordinateur SPS : Loghabat, 149 rue J. Lolive, 93 695
Pantin
(Tract du CAE, 16 décembre 2002)
Paris-Dépôt
«Mise aux normes et rénovation du Centre de rétention administrative
femmes du Palais de Justice de Paris»

 IBTP, 2 rue Roger Salengro, 94120 Fontenay-sous-Bois
(Annonce publiée le 11 décembre 2006 - BOAMP n° 56C, Annonce
n° 996)
Perpignan
«Fourniture de prestations de service d’hôtellerie au profi t des
gendarmes mobiles déplacés pour la surveillance et la sécurité
du centre de rétention administrative de perpignan»

 Tropic Hôtel, route d’opoul, 66600 Rivesaltes
(Annonce publiée le 27 juin 2008)
Rennes
«Conception et Réalisation d’un Centre de Rétention Administrative
de 60 places»

 ISATEG (Groupe Coplan Ingenierie), 4, rue du Bignon,
35044 Rennes Cedex & 2 parc de Brocéliande, BP 96312,
35763 St Grégoire cedex
(Annonce publiée le 23 juin 2006 - BOAMP n° 29C, Annonce
n° 272)
Rochambeau (Guyane)
«Marché de maîtrise d’oeuvre en vue de l’extension et de la
réhabilitation du Centre de Rétention Administrative de Rochambeau
à Cayenne»

 DUPOUY Jean-Jacques et PONTHUS Jacques, 56 avenue
Pasteur, 97300 Cayenne. tél. : 05 94 28 80 80. Fax : 05 94
31 74 10
(Annonce publiée le 18 juin 2009 - BOAMP n° 54C, Annonce
n° 643)
Sète
«Restructuration et extension du centre de rétention administratif
de Sète»

 Sarl ABADIE Chauffage (mandataire d’un groupement),
195, avenue Clément Ader, 34170 Castelnau-le-Lez
(Annonce publiée le 12 février 2007 - BOAMP n° 7C, Annonce
n° 255)
Vincennes
SCORE SVBM : C’est l’entreprise qui s’est distinguée ces
dernières années pour s’enrichir de plusieurs millions d’euros
sur les révoltes des retenus de Vincennes. Elle a obtenu les
marchés suivants :

« Reconstruction du bâtiment C (1760 mètres carrés) à l’identique
en utilisant des matériaux résistants suite à un important
sinistre survenu en juin 2008 » (Annonce publiée le 22 juin 2009
- BOAMP n° 56C, Annonce n° 645)
«Travaux de reconstruction du bâtiment E du Centre de rétention
administrative n°1 de Vincennes suite à l’incendie du 24
janvier 2007» (Annonce publiée le 27 juillet 2007 - BOAMP n°
33C, Annonce n° 740)
«Extension du centre de rétention administrative n°2 de Vincennes,
réhabilitation du bâtiment C» (Annonce publiée le 31
juillet 2006 - BOAMP n° 36C, Annonce n° 829)
«Réhabilitation des bungalows au centre de rétention administrative
de Vincennes» (Annonce publiée le 2 janvier 2006
- BOAMP n° 1C, Annonce n° 517)
«Réhabilitation des bâtiments C et E pour l’extension du centre
de rétention administrative de Vincennes» (Annonce publiée le
2 janvier 2006 - BOAMP n° 1C, Annonce n° 516)
 SCORE SVBM, 15 rue Émile Roux, 94120 Fontenay-sous-
Bois (Président : Bertrand Dellea, Directeur Général : Michel
Portal)
« Reconstruction du bâtiment C (1760 mètres carrés) à l’identique
en utilisant des matériaux résistants suite à un important
sinistre survenu en juin 2008 »
 BETIBA : 7-9 rue Barbette, 75 003 Paris
(Annonce publiée le 22 juin 2009 - BOAMP n° 56C, Annonce
n° 645)
« Missions de Contrôle Technique (Ct), de Coordination des
Systèmes de Sécurité Incendie (Ssi), de Coordination Sécurité
et Protection de la Santé (Sps) pour la reconstruction du Centre
de Rétention Administrative de Paris »
 BATIPLUS, 89-91 avenue Ledru-Rollin, 75011 Paris
 IPCS, 11 rue Stanislas, 75006 Paris
 BATISS, Cité Descartes, 1 rue Albert Einstein, 77420
Champs sur Marne
(Annonce publiée le 10 septembre 2009 - BOAMP n° 81C, Annonce
n° 485)
« Reconstruction du bâtiment provisoire du centre de rétention
administrative de Vincennes »

 Société BOLLORE, 14, avenue Louis Pasteur, 44119
Treillieres
(Annonce publiée le 11 décembre 2008 - BOAMP n° 99C, Annonce
n° 196)
«Travaux d’installation de bungalows pour les locaux de gestion
des centres de rétention administrative de Vincennes»
 Yves Cougnaud SA, Parc d’activité de Beaupuy 2, Mouilleron
le Captif, 85035 La Roche sur Yon cedex
(Annonce publiée le 26 mars 2007 - BOAMP n° 14C, Annonce
n° 917)
«Mission CSPS pour l’extension du centre de rétention administrative
n°2 de Vincennes»
 Pierre-Paul MARS, 5 rue Hippolyte Pinson, 94340 Joinville-
le-Pont
(Annonce publiée le 19 juin 2006 - BOAMP n° 28C, Annonce
n° 824)
«Assistance technique à maîtrise d’ouvrage pour l’extension
du centre de rétention administrative n°2 de Vincennes»
 Cet ingenierie, 23 quai Alfred Sisley, 92390 Villeneuve-la-
Garenne
(Annonce publiée le 12 juin 2006 - BOAMP n° 26C, Annonce
n° 754)

 Des Hôtels


Là encore, beaucoup de ces hôtels appartiennent à de grands
groupes (Accor, pour Ibis et Sofi tel, au hasard), ou sont des
marques connues qui se retrouvent un peu partout. En plus de
toucher directement les hôtels concernés, il y en a forcément
d’autres du même groupe près de chez soi.

* Zones d’attente (2009)
Aéroport de Bordeaux-Mérignac : Hôtel Balladins
Aéroport de Clermont-Ferrand-Aulnat : Hôtel Inter-hôtel
Aéroport d’Orly : Hôtels Ibis (huit chambres en permanence,
au 4e étage de l’aile gauche), Altea et Hilton
Port La Nouvelle (Aude) : Hôtels Le Casimir et La Rascasse
Port de Sète : Hôtels Le Valéry et Le national
Gare de Lille-Europe : Salle d’embarquement Eurostar
Port de Calais : Hôtel Holiday Inn
Gare de Calais-Fréthun : Hôtel Holiday Inn
Aéroport de Nantes-Atlantique : Hôtel Escale Océania
Aéroport de Lyon-Bron : Hôtels Kyriad et Sofi tel
Polynésie française : Hôtel Sofi tel Maeva Beach
(Source : Visites dans les zones d’attente de province et d’outremer
en 2007 et 2008, Anafé, juillet 2009)
* LRA permanents
Hôtel La Terrasse, 112 bld Joffre La Rochelle
Hôtel Campanile (groupe Starwood), avenue de l’Europe
- 89470 Moneteau
Hôtel Revotel, Les Chaumois - 89380 Appoigny

1 commentaire:

  1. Cet article est d'une stupidité effarante...

    Si on suit le raisonnement de son auteur, les députés et sénateurs qui votent les lois sont aussi des "collabos", tout comme l'ensemble du peuple français, qu'ils représentent, et au nom duquel la justice est rendue chaque jour, notamment par les JLD.

    Pour finir, le principe de citer des noms de pseudo collabos est pitoyable.

    Signé : un "baveux" que vous respectez si peu.

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